Fiscal : Traitement des revenus perçus au sein d’une SEL

Depuis 10 ans maintenant (en 2013*, puis réitéré en 2017**), le conseil d’état a précisé sa position concernant le traitement fiscal des revenus perçus par les associés d’une SEL (Société d’Exercice Liberal) au titre de l’exercice de leur activité libérale au sein de cette société. Le conseil d’Etat indique que ces revenus relèvent de la catégorie BNC (Bénéfices Non Commerciaux) et non pas de la catégorie Traitements et Salaires.

Si la question de l’équité de traitement fiscal entre des revenus perçus par les artisans-commerçants associés d’une SARL ou SAS, par exemple, et celui des praticiens libéraux associés d’une SELARL ou SELAS peut se poser, le Conseil d’Etat avait ainsi clôturé tout débat.

L’administration fiscale aura attendu le 15 décembre 2022 pour revoir sa doctrine et s’aligner sur ces décisions, applicables au 1er janvier 2023, elle tolère néanmoins l’application des anciens régimes jusqu’au 31 décembre 2023***.

Ainsi, le principe veut que les associés de SEL voient, à compter du 1er janvier 2024, les revenus relatifs à leur activité libérale imposés dans la catégorie BNC (Et non plus Traitements et salaires)

 

Mais les choses ne sont pas aussi simples qu’elles n’y paraissent ! En effet, l’administration fiscale admet la distinction entre :

Le texte précise qu’en l’absence de possibilité de distinguer les rémunérations de mandat des rémunérations techniques, alors, 100% des revenus continueront à être déclarés dans la catégorie Traitements et Salaires.

Cependant, les actes techniques pratiqués par certains libéraux tels les Médecins, Avocats, Experts-Comptables, … semblent tout à fait identifiables (Cotations, Lettres de mission, …). Notre sentiment est que l’impossibilité de distinguer les natures de rémunérations a peu de chance d’être défendable pour une majorité de professionnels, l’administration fiscale en étant tout à fait consciente.

Également, le statut de simple associé impacterait totalement le traitement fiscal des revenus perçus : 100% BNC, aucun mandat n’étant attribué à cet associé.

Enfin, l’existence ou non d’un lien de subordination pourrait permettre au Gérant minoritaire subissant ce lien de subordination, de continuer à déclarer ses revenus dans la catégorie Traitements et Salaires, qu’il soit gérant ou non.

Ces modifications fiscales pourraient amener de nouvelles pratiques de diverses natures :

-> Définition beaucoup plus précise des rôles et missions du mandataire social et de sa rémunération jusque là souvent confondue avec ses honoraires techniques ?

 
-> Peut-être le nombre de mandats sociaux va-t-il se multiplier au sein des SEL multi-personnelles
 
-> Double mission pour les experts-comptables en réalisant le bilan des SEL mais aussi les déclarations 2035 des associés le cas échéant ?
 
-> Ouverture d’un compte professionnel au nom de l’associé ?
 
-> Stratégie de personnalisation des charges sociales facultatives entre associés dans les 2035 individuelles plutôt que dans le bilan de la SEL ?
 
 
Quoi qu’il en soit, à ce stade, voici ce qu’il nous semble être applicable à compter du 1er janvier 2024 pour les différents régimes de revenus des associés de SEL :

NOS DERNIÈRES ACTUALITÉS

LE BOOM DU PRODUIT STRUCTURÉ

LE BOOM DU PRODUIT STRUCTURÉ

Les produits structurés aussi appelés fonds à formule existent depuis très longtemps. Cependant, le recours à ces produits financiers connait un essor considérable ces dernières années. Mais qu'est-ce qu'un produit structuré? Pourquoi les CGP et les clients en...

INFLUENCE ALLOCATION PRIVILÈGE: ERIA LANCE SON FONDS DÉDIÉ

INFLUENCE ALLOCATION PRIVILÈGE: ERIA LANCE SON FONDS DÉDIÉ

Depuis le 12 avril dernier, ERIA Patrimoine a fait le choix de lancer un fonds dedié au bénéfice de ses clients, l'INFLUENCE ALLOCATION PRIVILEGE. Mais de quoi s'agit-il ? Et pourquoi un fonds dédié est un service particulièrement pertinent pour les clients ERIA...